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La Chaux-de-Fonds vue d'avion, photo: Aline Henchoz
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Le Locle vue d'avion, photo: Aline Henchoz
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Fresques de l'Hôtel-de-Ville du Locle, photo: Aline Henchoz
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Urbanisme horloger

La Chaux-de-Fonds et Le Locle au Patrimoine mondial de l'UNESCO

Depuis des décennies que Patrimoine suisse se bat pour que le patrimoine urbain des deux villes horlogères soit respecté et préservé. Aujourd'hui, tout le monde semble être d'accord pour enfin reconnaître la valeur de leur urbanisme et de leur architecture.

C'est bien ainsi, mais que de combats solitaires pour y parvenir.

Dans les années 50 et 60, ce fut la Berezina du patrimoine du XIXe siècle. Le nombre de saccages, de massacres, de disparitions fait enrager voyant que l'histoire a donné raison aux rares qui s'y opposèrent alors que presque tous ne juraient que par l'aveuglement du progrès.

Dans les années 70, la crise freina un peu le mouvement, heureusement, évitant ainsi de mettre en œuvre les folies des politiques et des entrepreneurs qui voulaient transformer les villes à l'image des tours vertes du Locle ou de l'Hôtel de la Fleur de Lys à La Chaux-de-Fonds.

Et puis vint le combat utopique pour sauver l'Ancien Manège; une belle victoire de l'idéalisme et du patrimoine. Cela a permis aux Chaux-de-Fonniers de prendre conscience de la valeur de leur patrimoine et, finalement, force est de constater que si tout n'est pas rose et que le combat est quotidien, le patrimoine de la Métropole horlogère est relativement bien respecté depuis. Mais nous veillons et c'est peut-être la clé de ce succès.

Au Locle, par contre, de nombreux combats ont été perdus : l'usine Klaus, la Violette, l'Hôtel des Trois Rois notamment que tous regrettent aujourd'hui. Il reste encore l'Ancienne Poste... mais ce seul exemple démontre la fragilité du patrimoine au Locle où population et autorité ne semblent pas encore convaincues de la nécessité de préserver le patrimoine. Il suffit de voir les rénovations qui s'y font... c'est quelques fois à hurler de désespoir.

L'inscription sur la Liste du patrimoine mondial qui vient conforter une politique de protection menée par la Ville de La Chaux-de-Fonds devrait, espérons-le, amorcer la prise de conscience qui fait encore défaut au Locle.

Car, il faut être clair, cette inscription est une chance pour le patrimoine, mais aussi pour certains secteurs économiques comme le tourisme ou l'horlogerie qui pourraient en tirer bénéfice, mais c'est aussi une responsabilité... être inscrit est une chose, le rester en est une autre.

Patrimoine suisse a joué un rôle implicite important dans cette reconnaissance et nous resterons vigilants pour que le patrimoine de ces deux villes et l'environnement dans lequel elles se trouvent (cela fait partie intégrante de la reconnaissance de l'UNESCO) soient respectés. Ce n'est plus aujourd'hui une lubie d'esthètes, de rêveurs ou d'empêcheurs de tourner en rond (comme se trouvent trop souvent qualifiés les défenseurs du patrimoine), mais une responsabilité vis-à-vis de l'Humanité !